Extrait du chapitre 4 de « Victor London », où notre jeune héros aimerait bien croiser une patrouille de police :) « Victor était condamné à errer dans l’East End en pleine nuit. Dans le pire quartier de l’East End. Il n’osa se mettre à courir, de crainte d’attirer l’attention des inquiétantes silhouettes qui déambulaient ça-et-là. Il s’éloigna à pas pressés, résolu à mettre la plus grande distance possible entre lui et le Blue Coat Boy pendant que ses kidnappeurs secouraient leur complice. Car, en expédiant un tabouret vers la belle rousse, Victor s’était aperçu que l’homme au teint hâlé semblait fort mal en point, allongé au pied d’une table. Le tireur invisible avait donc touché une de ses cibles. Encore des questions. Qui était cet agresseur ? L’homme à la chevalière-dragon ? Non… Lui utilisait un revolver à gros canon. Victor sentit ses pensées s’embrouiller. Le manque de sommeil se rappelait à son bon souvenir. Il était debout depuis vingt-et-une heures, épuisé, prêt à s’écrouler. Incapable de marcher jusqu’au commissariat de Bethnal Green. Pourtant, il ne pouvait pas s’endormir sous un porche de Dorset Street. Il se retrouvait en situation périlleuse, comme Oliver Twist, comme tous ces héros de romans où le bien, les bons finissaient toujours par triompher. Mais ici, on était dans la réalité, sinistre, poisseuse, impitoyable. Comment tenir jusqu’à l’aube, alors qu’il incarnait la victime idéale aux yeux des prédateurs ? Une idée germa soudain dans son esprit, s’imposant à ses pensées confuses. Il inspira à fond puis se mordit la paume de la main, jusqu’à saigner abondamment. La seule solution, sans doute, pour sortir sain et sauf du quartier de l’apocalypse… »

via Patrick Mc Spare – Patrice Lesparre http://ift.tt/1jpqXeB